Dans les nouveaux filets de Lars Kepler

« L’Araignée » est le neuvième roman du tandem Lars Kepler consacré à l’inspecteur Joona Linna. Mari et femme à la ville. Les fans apprécieront. Les autres découvriront une mécanique de Page Turner bien huilée. Sans faire la fine bouche. Après tout, réussir à se renouveler sans trop se perdre, n’est déjà pas si mal.

On retrouve les personnages fétiches des deux écrivains. Il y a trois ans, Saga Bauer, une flic carrément très intense, reçoit une carte postale dont la menace n’a rien d’équivoque : un fusil, neuf balles et un texte qui dit explicitement que l’une des munitions est destinée à Joona Linna. Et la seule qui peut le sauver, c’est justement Saga. Mais la jeune femme a d’autres soucis, elle a un peu perdu de vue cette missive. Jusqu’au moment où, un sac avec un corps complètement dissous est découvert dans le quartier de Kapellskär. Détail artistique : le sac est suspendu à la branche d’un arbre. Notre tueur qui semble pourtant d’une prudence de Sioux a laissé une cartouche d’un blanc laiteux sur le sol. La première victime, Margot Silverman, est directrice de la NOA, la section opérationnelle de la police suédoise. C’est dire si le meurtrier ne craint pas de taper haut et fort.

Le jeudi qui précède le premier meurtre, Saga a reçu une autre drôle de surprise dans sa boîte aux lettres : une boîte en carton avec à l’intérieur, enveloppée dans du papier et de la dentelle fine, une figurine en étain de la taille d’une cartouche de fusil. Que représente-t-elle ? Le visage d’un homme grossièrement sculpté, barbe fournie, sourcils épais, yeux profonds et nez étroit. Le connard, qui lui sert de boss à son agence de détective où elle travaille en attendant de réintégrer la police, lui a menti. Il y avait une autre boîte avant celle-là. Saga est furax, l’ouvre et découvre le visage de Margot. La machine est lancée. Sans qu’elle comprenne encore pourquoi, Saga est donc au cœur du drame. C’est à elle que le tueur annonce à chaque fois la prochaine victime. Tic-tac. Neuf cibles à venir. Tic-tac. Course contre la montre, sinon il va y avoir une véritable hécatombe. Sans compter le dernier visé : Joona Linna. L’équipe est bonne. Les tableaux Excel s’enchaînent :

Figurines en étain.

Emballages prédisant le lieu du crime.

Le tueur tire sur ses victimes dans le dos à bout portant.

Munitions : cartouche russe Makarov 9X18 mm parabellum, amorce au mercure, chemisage en argent.

Possède une voiture avec un treuil électrique.

Compétences matériaux : figurines en étain, argent chauffé à blanc, hydroxyde de sodium.

Lieu des meurtres et lieu de découverte des corps différents.

Deux cartes postales avec menaces dirigées contre Joona et responsabilité de le sauver revient à Saga.

Les analyses sont pointues mais rien n’y fait. Le tueur a toujours un coup d’avance. Les crimes des romans de Lars Kepler ne sont jamais simples ou faciles à réaliser. Beaucoup d’imagination et de savoir-faire. « L’Araignée » est du même tonneau. L’entreprise littéraire arachnéenne du couple suédois tisse sa toile depuis quatorze ans maintenant et a vendu près de cinq millions d’ouvrages dans le monde. Respect.

« L’Araignée » de Lars Kepler, traduit par Marianne Ségol-Samoy, Éditions Actes Sud/Noir, 544 pages, 24.50 euros.

 

 

 

 

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