Happé. Par une histoire racontée dans un français que l’on avait un peu oublié. Celui où la grammaire et la conjugaison brillent comme les feux dans la nuit. Jérôme Leroy est le narrateur de ses deux passions : la politique et la littérature. Il nous prend à témoin, sûr de son fait, impérial, le verbe haut et pur. Un réconfort pour nous lecteurs abreuvés de mots si souvent vidés de leur substance.
Nous sommes en France et comme bien souvent avec le romancier français, nous sommes au bord du chaos. Le président est surnommé Le Dingue. Il a une certaine propension à ne pas se laver et à abuser de la dissolution. Nous sommes aussi témoins de la chute de notre République. Qui commence comme un film de gangsters. Un certain Victor Serge. Profession : tueur à gages. Mais ce soir-là, alors qu’il avance dans les rues sombres de Fort-Mahon, la chance n’est pas avec lui. Il se trompe de cible. Cela arrive. Même aux meilleurs
Jérôme Leroy remonte sa montre et nous ramène en arrière. En juin de l’année 2020, soit deux mois avant la tentative d’assassinat contre le député Patrick Bonneval qui, à ce stade du roman, n’a pas encore résolu sa crise de la cinquantaine. On nous présente Francesca Crommelynck, une jeune femme à priori pas très sympathique. Elle est « La Petite Fasciste » de Jérôme Leroy. Elle a un frère encore plus désagréable qui commettra l’irréparable. Francesca a été élevée à la droite de la droite. Elle est l’ennemie de Bonneval. Problème. Les sentiments et la politique peuvent être à géométrie variable. Et le coup de foudre, cela existe. Jérôme Leroy est un romantique, la sortie de route est possible. À gauche, à droite. On peut changer. Il suffit d’aimer.
« La Petite Fasciste » de Jérôme Leroy, Éditions la manufacture de livres, 190 pages, 12.90 euros.