Sauf erreur de ma part, les romans d’espionnage écrits par des femmes ne sont pas légion. Il n’était donc pas question de rater celui de la Polonaise Magdalena Parys qui sort comme le précédent chez Agullo Noir. Avec « Le Prince », la journaliste/écrivaine délaisse les tunnels de Berlin-Est pour se concentrer sur les non moins opaques services de renseignements allemands d’aujourd’hui. Le cadavre d’un prêtre, un incendie dans un camp de réfugiés. Tout cela sans lien apparent. Un homme pourtant se doute que quelque chose ne tourne pas rond. Il se fait appeler Paul Chagall. Il est à la tête d’une organisation qui n’existe pas : Le Programme. Seule la chancelière est au courant des activités de cette officine clandestine qui relève du contre-espionnage. Lisse et sans affect, il entretient des liens troubles avec la journaliste, Dagmara Bosch qui enquête, elle aussi, sur tout ce qui touche à la sécurité de l’Etat. Roi de la manipulation, Chagall se lance sur les traces de ce fameux Prince, fanatique que personne n’a jamais vu et qui rêve de restaurer l’Empire germanique grandeur nature en regroupant ses troupes sous le label des Rebelles. Justement, Dagmara Bosch aussi est sur leur piste. Plus l’enquête avance et plus les nouvelles sont dramatiques. Il semblerait qu’un responsable au plus haut sommet de l’Etat soit impliqué. La romancière a clairement utilisé sa casquette de journaliste pour nourrir son histoire. Saupoudré d’un zest de romance, « Le Prince », hormis quelques longueurs, tient sacrément la route.
« Le Prince » de Magdalena Parys, traduit par Caroline-Raska-Dewez, Editions Agullo Noir, 202 pages, 23.50 euros.